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Dossier de l’affaire Delphine Jubillard Soupçonneux du meurtre de sa femme et incarcéré pendant un an, l’ouvrier du bâtiment verra ses avocats réclamer leur liberté pour la sixième fois ce mardi. Les éléments du dossier d’enquête, que “Libération” a pu consulter, dressent le portrait d’un homme-enfant colérique et manipulateur, grisé par sa triste notoriété.
La zone d’isolement du centre de prévention de Seysses, une quinzaine de bornes au sud de Toulouse. C’est un détenu qui s’en explique, devant un officier de police judiciaire. Le Breton est venu au « QI » avec sa petite notoriété, celle du mec évadé de la prison de Carcassonne. Vos voisins de cellule ? Une paire de “bledards” qui a commencé une apparition d’émeute à la fin de la promenade et un Portugais fougueux traînant le feu d’un empereur romain (Marc-Aurèle dans l’état civil ; en prison, c’est “Marco” par familiarité, ou “Hanouna” pour se moquer) . Et puis il y a ce mec “insupportable” dans la cellule 108, que “tout le monde déteste” depuis mi-juin 2021. Pendant les premières heures, il n’a pas voulu dire qui il était. Il s’est même présenté comme “Jon Snow”, le chevalier noir de la série Jeu des trônes. “Mais ils l’ont grillé le premier soir, on l’a rencontré à la télé”, rit le Breton.
Il s’agit de Cédric Jubillar, 34 ans, le “Etoile du Tarn”, comme il se présente une fois qu’il commence à parler à travers la fenêtre de sa cellule. L’ouvrier du bâtiment vient d’être inculpé du meurtre de sa femme, Delphine, une infirmière disparue sans laisser de trace dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Malgré des perquisitions répétées au domicile du couple à Cagnac-les-Mines, dans un long bassin de charbon de bois sec au sommet …