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Le jeune Anis Ben Slimane, milieu de terrain, évoluera sous les couleurs de l’équipe nationale tunisienne, les Aigles de Carthage, lors de la Coupe du monde au Qatar. CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Il a choisi le maillot tunisien plutôt que la tunique de son Danemark natal : à 21 ans, Anis Ben Slimane débutera sa première Coupe du monde contre le pays où il a grandi, et il compte bien faire ses preuves, sans crainte ni regret.
“C’est très étrange. Mais pour être honnête, j’avais dit à mes amis, à tout le monde autour de moi, que si on allait à la Coupe du monde, on aurait le Danemark”, a-t-il confié à l’AFP dans les couloirs de son club de Brondby, en banlieue de Copenhague. Le milieu de terrain se décrit comme un supporter danois “de tous les jours sauf ça”.
Né dans la capitale danoise de Sousse de parents du sud de la Tunisie, le double national a été débauché par la Fédération tunisienne de football il y a un peu plus de deux ans. “J’avais joué avec les moins de 19 ans pour le Danemark, ça se passait bien et j’étais très content, puis soudain j’ai reçu un coup de fil de l’équipe nationale tunisienne”, se souvient le garçon d’1,88 m. Il n’a pas encore fait ses débuts professionnels. “C’était surprenant qu’ils veuillent de moi”, a-t-il déclaré.
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Face à un “choix très difficile”, Anis Ben Slimane a opté pour le maillot des Aigles de Carthage. “Je veux honorer mes racines tunisiennes. Le plus grand rêve de mes parents est de me voir jouer pour l’équipe nationale tunisienne depuis que je suis petit, a-t-il déclaré. Je veux les rendre fiers.”
Selon Adel Sellimi, ancien entraîneur adjoint de la Tunisie, en charge lors de la première convocation du milieu offensif en octobre 2020, cette décision s’explique par “ses grandes qualités malgré son jeune âge”. “Il a aussi l’avantage de pouvoir jouer à différents postes au milieu et aussi sur les côtés. Et il est à l’aise des deux pieds”, pointe le coach qui salue sa “bonne lecture du jeu”.
“Nous sommes très disciplinés”
Pour cette Coupe du monde au Qatar, la Tunisie, 30e au classement FIFA, a hérité d’un groupe redoutable avec la France et le Danemark, tous deux dans le top 10 mondial, et l’Australie. “Le groupe est assez dur. Et ce sera difficile. Mais je pense que chaque joueur fera tout son possible pour passer la phase de poules”, analyse Anis Ben Slimane.
La Tunisie n’a jamais atteint les huitièmes de finale et la qualification “serait très bonne”, a-t-il ajouté. Confiant dans le collectif tunisien, le jeune joueur, à l’origine de l’unique but de sa sélection contre le Brésil lors d’une défaite amicale fin septembre (5-1), veut y croire.
“On n’a pas les grandes stars, mais on est un très bon groupe et on est très disciplinés (…), très bons pour défendre notre but”, résume-t-il. Et la France n’a pas peur de lui. “On a les compétences dans notre équipe et si on passe une bonne journée et que la France peut passer une mauvaise journée, on ne sait jamais”, sourit-il. “Je ne les vois pas aussi bons en tant que collectif mais plus individuellement. Et ça peut être quelque chose de bien pour nous”, déclare le milieu de terrain.
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Selon lui, le match contre le Danemark sera le plus compliqué. “En ce moment, le Danemark est meilleur que la France (…) avec un très, très bon groupe et beaucoup de bons joueurs”, juge ce spécialiste des coups francs. « Personnellement, ce sera un match plus dur que la France, mais aussi parce que j’ai des sentiments pour le Danemark. »
Ce qui ne l’empêche pas d’y croire. “Je n’ai jamais eu peur d’un match et je n’en aurai jamais peur. Que ce soit le Brésil, la France, qui que ce soit, ce sera vraiment un beau challenge et une belle opportunité de se montrer sur la scène internationale”, plaide-t-il.
C’est pourquoi nous n’avons qu’à parler de football. Bouche cousue avec le choix du Qatar comme pays d’accueil, les travaux de construction qui ont coûté la vie à de nombreux travailleurs étrangers – “une triste histoire, bien sûr” – ou l’interdiction de l’homosexualité dans l’émirat. “Je ne veux pas mélanger la politique et le football”, conclut-il.
Le monde avec l’AFP